Tous les travaux de réparation ou restauration de shakuhachi sont garantis un an.
Réparation des fentes ou éclatement du bambou
Le bambou reste un matériau qui même après des années est toujours susceptible de fendre. Toute fente est réparable (même les pires cas de flutes éclatées sur toute la longueur).
Dès l’apparition d’une fente de surface (qui n’atteint pas la perce et ne fait donc pas ‘perdre le son’ de la flute) il convient d’opérer à un ligaturage qui préviendra l’aggravation du phénomène.
Dans le cas d’une fente traversante, il s’agit alors de la refermer (sans colle) puis de ligaturer l’instrument pour empêcher qu’elle ne s’ouvre à nouveau.
Il existe différents types de ligatures qui toutes sont renforcées par de la laque Urushi pour une meilleur résistance et tenue dans le temps.
- Ligature externe en fil poly-coton extra résistant
- Ligature incrustée dans le bambou pour une finition plus belle
- Ligature incrustée avec finition en rotin filé
C’est la technique traditionnelle la plus esthétique qui requiert beaucoup de minutie et de patience.
Lorsque la fente atteint la perce, la laque Urushi qui la recouvre est alors souvent fissurée; il faut alors ajouter à l’opération un relaquage complet de la perce dont le cout dépend de l’ampleur des dégâts.
Insertion de papillons en argent
Il existe aussi une méthode traditionnelle japonaise pour réparer les fentes d’un shakuhachi par insertion de papillons d’argent. Cette méthode n’est plus utilisée aujourd’hui car elle ne sécurise pas suffisamment les fentes.
On voit souvent (comme sur la photo ci-contre) un report de la fente sur le côté du papillons.
Ceci-dit, je trouve cette technique intéressante dans le cas de fentes au niveau du pied entre les rangées de racines (cf photo).
Travail sur l’Utaguchi
L’insert situé à l’embouchure (Utaguchi) est une partie fragile du Shakuhachi et se trouve parfois endommagé ce qui porte directement atteinte au son de la flute.
Il existe dès lors deux solutions pour le réparer :
- Dans le cas de petits éclats, il est possible de combler par un mélange de colle et de poudre.
- Lorsque l’insert est fissuré ou trop détérioré, il faut alors le remplacer par un nouveau. C’est une opération délicate et minutieuse; la laque Urushi doit alors être refaite au niveau de l’utaguchi.
Travail sur le joint Nakatsuki
Il arrive souvent qu’avec l’âge, le joint des Shakuhachi en deux pièces (nakatsukikan) perde de son étanchéité, ou que la laque qui le protège soit abimée. On peut presque le considérer comme une pièce d’usure qui nécessite un entretien.
Le symptôme le plus clair étant la perte de puissance sur le Ro (la note fondamentale la plus grave) qui tend à passer en Kan (2ème octave) dès qu’on pousse un peu.
La réparation consiste alors à appliquer plusieurs couches de laque Urushi afin de rendre l’étanchéité nécessaire au bon fonctionnement de la flute.
En général 3 couches suffisent mais il en faut parfois plus. L’opération peut prendre du temps car il faut toujours compter plusieurs jours de séchage et un polissage minutieux entre chaque couches.
Laquage complet du Shakuhachi
La laque recouvrant la perce d’un Shakuhachi qui le protège et en améliore le son peut s’abîmer de différentes manières.
Le plus couramment ce sont les fentes qui la fissure créant parfois aussi des éclats. On peut aussi trouver des laques se décollant par plaques ou bulles dues à des stockages long dans de mauvaises conditions.
Lorsque la laque à l’intérieur est fissurée, même si la fente est rebouchée, le son en est affecté. Il faut alors reboucher la fissure avec plusieurs nouvelles couches de laque parfois même en utilisant du Ji pour remplir les éclats qui créent des perturbations dans la perce et affectent l’intégrité du son de la flute.
Avec toujours plusieurs jours de séchage et polissage entre chaque couches.
Le cout peut varier selon le type de laque utilisée. Les Urushi rouges de type Bengara (rouge sombre) ou Shu no moto (rouge intense) sont plus chères et plus longues à sécher.
Réglage de l’accord du Shakuhachi
Certains shakuhachi nécessitent parfois un ajustement de l’accord.
Il peut s’agir soit de l’ensemble de l’accord ou seulement de certaines notes seulement qui sont trop hauts ou trop bas.
L’ajustement se fait alors au niveau des trous de jeu ou de l’ouverture de la perce au pied (pour l’ajustement du ro)
Le réglage de l’accord des harmoniques est beaucoup plus complexe.
Il est nécessaire lorsqu’il y a désaccord entre la première et deuxième octave.
Il convient alors d’étudier puis modifier les paramètres de la perce ce qui est particulièrement délicat car agissant directement sur les caractéristiques acoustiques du shakuhachi.
Il est important de se rappeler qu’il peut y avoir une grande différence d’accord selon la manière de souffler dans un shakuhachi. Typiquement, un débutant joue généralement trop bas par rapport à la tonalité standard de sa flute; le contrôle de l’embouchure qui permet de jouer juste ne s’acquiert qu’après un certain temps de pratique régulière.
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L’essence de la fabrication du shakuhachi réside dans l’art de trouver la bonne balance; on peut toujours chercher à ‘améliorer’ un shakuhachi, la difficulté est de savoir s’arrêter avant de risquer de perdre la bonne balance. Ce choix appartient à chaque facteur de flute; pour une restauration, il faut aussi savoir respecter la balance qu’a choisi le fabricant.
Sur les shakuhachi anciens par exemple, les critères d’accord étaient différent de ceux d’aujourd’hui et je préfère personnellement les conserver pour ne pas modifier ‘l’esprit’ dans lequel la flute a été fabriquée.