J’ai découvert récemment ce concept japonais qui résonne bien avec ma philosophie de vie et mes choix.
Ikigai – 生き甲斐
lit. « raison d’être »
Cette notion que l’on peut envisager comme une quête ou un chemin vise à trouver une place harmonieuse et pleine de sens dans ce monde.
Il s’agit d’associer les notions de Mission, Passion, Vocation et Profession afin de réunir enfin ces deux concept que notre société capitaliste oppose : la productivité et l’épanouissement personnel…
Voici un tableau qui représente visuellement le concept d’Ikigai
Il me semble important en cette période de « relance économique » après une saine parenthèse que nous questionnions chacun notre rapport au travail et notre manière personnelle d’incarner ce que nous voulons voir arriver pour le monde.
Souhaitons-nous sincèrement relancer la machine à détruire le vivant en nous et autour de nous ?
J’entends souvent cette réflexion à mon égard :
» Ah ! tu as de la chance de vivre de ta passion ! »
Ce à quoi j’ai longtemps répondu :
« Je ne vis pas DE ma passion mais POUR ma passion ! »
Je me demande où est la part de chance là dedans.
Je la vois surtout dans le fait d’avoir grandi dans un milieu qui m’a permis de me chercher, de m’inventer sans être écrasé ni par la précarité par laquelle toute quête d’épanouissement est malheureusement plus que secondaire ni par la pression de la reproduction sociale qui détermine souvent de manière inconsciente nos choix.
En cela oui les chances ne sont pas égales.
En revanche, et en dehors de ça, j’ai fait des choix,
et ça, nous en avons tous la possibilité.
Ces choix ont été guidés par une éthique personnelle répondant à maintes questions :
Qu’est ce que je consomme ?
À qui je donne mon argent ?
À qui ou à quoi je donne mon énergie, ma force de travail ?
…
C’est en répondant avec mon cœur à ces questions que j’ai peu à peu (plutôt par éliminations) trouvé ma voie du bambou. J’ai certes le sentiment d’avoir ‘trouvé mon Ikigai’ mais cela ne m’empêche pas de douter, de me questionner, de me confronter et me dépasser car la passion, c’est bien beau et intense mais, tout le monde le sait, cela n’est pas fait pour durer (fort heureusement !) et ça passe.
Et ce qui vient après est, me semble-t-il, plus profond.
Il y a plusieurs vies dans une vie et il n’est jamais trop tard pour faire des choix, opérer des changements.
Au japon, le concept d’Ikigai (bien que la langue l’utilise communément comme une expression dénuée de profondeur) est souvent illustré par les artisans notamment les « trésor national vivant » dédiés corps et âme à leur travail/passion/épanouissement. Il est bon de savoir que pour certains d’entre eux, c’est à la retraite après une vie soumise de ‘salary man’ que s’est déclaré leur vocation.
Comme le disait Hokusai, et comme il est souvent admis dans l’artisanat japonais, à partir de 60 ans on commence à créer des choses intéressantes, avant cela, ce n’est que de l’étude…!
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[…] ces 20 années d’amour pour ce qui est devenu bien plus qu’un simple métier, mon Ikigai, que de partir à nouveau pour un grand voyage en vélo avec nos deux enfants et avec, comme […]
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