Enfin, après plusieurs années de tergiversations, de recherches, documentation et préparation je me suis lancé cet été dans le travail de laquage de mes Shakuhachi.
J’avais même des tubes de laque Urushi qui patientaient dans mon frigo depuis deux ans…
Cette matière naturelle issue de la sève d’un Sumac a la particularité de durcir à la chaleur et à l’humidité. Or cet été, il faisait dans mon atelier 25 C° et 80% d’humidité, les conditions idéales (l’équivalent d’un été japonais).
La réponse générale de l’instrument est grandement améliorée par la laque et le timbre est renforcé dans ses harmoniques aiguës.
La perce est aussi plus durablement protégée surtout du développement de moisissures.
J’ai donc pu faire mes premiers pas avec les deux techniques principalement utilisées pour le Shakuhachi :
« Ji« : c’est l’enduit, mélange de poudre calcaire, d’eau et d’Urushi, que l’on utilise pour ajouter de la matière à certains endroits de la perce (pour les Ji-mori) ou tout au long de la perce (pour les Ji-ari) afin d’en contrôler les dimensions et ainsi, travailler sur l’affinage de l’homogénéité de l’instrument.
Une fois le « Ji » appliqué (en plusieurs couches successivement poncées) la laque Urushi est appliquée aussi en plusieurs couches successives nécessitant aussi ponçage et séchage de plusieurs jours entre chaque couche.
C’est donc un travail assez long et délicat ou le respect de chaque étape garantit la qualité finale de la laque.
Il me reste encore tout à expérimenter sur le travail de l’Urushi mais c’est déjà une matière qui me plait beaucoup et à laquelle j’ai la chance de ne pas être allergique. (en effet, certaines personnes présentent des réactions cutanées fortes à la laque fraiche – mais pas à la laque durcie)
Le ji-nashi, bien que n’ayant aucun ajout de Ji est traditionnellement laqué aussi; généralement avec de la laque brute (non pigmentée et non filtrée) Ki Urushi.