On m’a confié un instrument de maître à réparer :
Un shakuhachi ji-ari 3.0 du très renommé Miura Ryuho.

Miura Ryuho est un des fabricants actuels les plus réputé au Japon; il fabrique les instruments de nombreux professionnels. Né en 1952, il a étudié auprès des Yokoyama père et fils (Ranpo et Katsuya) et fut l’assistant fabricant de Yokoyama Katsuya. Il est connu pour être un des rares fabricants a avoir développé la précision du travail des ji-ari sur de très grands instruments.
Takahashi Toyomi chez qui j’ai travaillé en 2019 à Tokyo est un de ses élèves.

Ce shakuhachi est œuvre d’art!

Au niveau de la facture, c’est précis, esthétique et parfaitement maîtrisé. Ce ji-ari se divise en 3 parties et l’utaguchi en ivoire est rehaussé d’une feuille d’or. Le rotin des deux joints est d’une finesse incroyable.
Je ne suis pas adepte des très long shakuhachi (Cho-kan) et ai le plus souvent du mal à en jouer.
Pour celui-ci (près d’un mètre !), c’est différent.
Le doigté très ergonomique, déjà, offre un confort de jeu (c’est relatif tout de même !) bien pensé :
Le 5ème trou (du pouce) est très décaler sur la gauche ce qui évite de casser fortement le poignet; c’est le premier shakuhachi de cette taille que je vois avec ça alors que ça m’a toujours semblé évident.
Au niveau du souffle, c’est surprenant à quel point l’ensemble du bambou vibre pleinement même avec un léger souffle…

J’ai donc essayé -humblement et difficilement- d’interpréter un Honkyoku sur ce bel instrument : Hifumi Hachigaeshi no Shirabe.

En fait, j’avais déjà rencontré et essayé cet instrument à Lisbonne en 2019 et le voici 2 ans plus tard dans mon atelier !
La réparation consistait seulement en un renforcement et une étanchéification d’un des deux joint qui était trop lâche.

Merci Klaus de m’avoir confié ce beau shakuhachi !

C’est drôle car en même temps, Nicolas m’a confié un autre genre de gros bestiau :

Un Taimu 3.0 du regretté Ken Lacosse – Mujitsu (une des dernières flutes qu’il ai fabriqué). C’est un vrai bazooka fait dans un bambou incroyablement épais avec une perce très large; typiquement le genre de flute que je suis incapable de jouer !

Voici la bête en cours de travail à l’atelier :

Pour savoir ce que cela donne au niveau du son, regardez les vidéos de Cornelius Boots.

C’est rare que j’ai de si grands shakuhachi à l’atelier; d’en avoir deux en même temps et si différents fut un heureux hasard et, comme toujours, l’occasion d’apprendre beaucoup pour moi.

Thomas

J’ai été particulièrement touché par ce documentaire sur un fabricant néo-zélandais que je ne connaissais pas.

Kelvin Falconer est aveugle et fabrique des shakuhachi avec ses propres bambous depuis 2006.

Fabriquer un shakuhachi est une expérience méditative et sensorielle,
imaginer le faire avec seul le toucher et l’ouïe nous ouvre une dimension profonde…

Thomas

J’ai restauré récemment un beau shakuhachi fabriqué par le maître Kaneyasu Dodo probablement dans les années 30.

Kaneyasu Dodo – 兼安洞童

Né en 1894 et mort en 1981 (ça conserve le shakuhachi !), il fut un disciple du grand maître fabricant Inoue Shigemi et est connu pour avoir créé en 1928 sa propre école kinko de shakuhachi où il enseigna tant le jeu que la fabrication pendant toute sa vie : Dainihon Chikudo Gakkan 大日本竹道学館
Cette association existe encore au japon aujourd’hui.

L’instrument que j’ai restauré (en vente sur la page des shakuhachi en stock) est assez unique;
Il s’agit d’un Ji-ari 1.8 fabriqué dans un bambou étonnamment épais ayant subi diverses réparations au fil du temps.
J’y ai donc apporté ma contribution avec de nouvelles ligatures en rotin incrustés, ai réparé plusieurs éclats dans la perce et laqué de nouveau.
Marqué de 2 hanko, l’un du nom du fabricant et l’autre du nom de l’école.

Le voilà donc prêt pour une nouvelle vie !

Thomas

Avis aux aspirants à la fabrication de shakuhachi !

Après avoir fait un grand tri dans mon stock de bambous en 2020, j’ai réalisé que certains bambous ne correspondaient plus à mes critères actuels de sélection; mon exigence ayant beaucoup évoluée depuis leur récolte il y a plusieurs années.

Ayant régulièrement des demandes de personnes souhaitant tenter l’expérience de fabriquer leur shakuhachi et cherchant à acheter des bambous, j’ai donc décidé de commencer à vendre certains de mes bambous.

J’ai fait une première sélection de 2 lots de bambous récoltés en France par mes soins; ils ont de 5 à 10 ans de séchage.
Ces bambous, plutôt destinés à la fabrication de ji-nashi, ne conviendraient pas à des fabricants professionnels mais iront très bien pour des amateurs. Ils sont dans une gamme de prix allant de 20 à 100 €.

Vous pourrez les consulter sur une page dédiée du site.

 

Étonnant comme on a du mal à la souhaiter bonne cette année, ne pouvant s’empêcher d’y ajouter « … » ou une formule type « malgré…. » ! Et bien justement, malgré ce reflet de nos incertitudes, je vous souhaite à tous et toutes une année plus libre et joyeuse (parce que ça au moins on a un pouvoir dessus !)

Du côté de l’Atelier Chikudo, pas de changements au niveau des tarifs cette année ;
Excépté des réductions sur certains shakuhachi en vente actuellement !

En revanche, j’ai décidé d’arrêter la fabrication des shakuhachi d’étude pour pouvoir me concentrer pleinement sur les shakuhachi traditionnels et les travaux de restauration.

Pour débuter avec un petit budget, je recommande (comme la plupart des enseignants le font) d’acquérir un shakuhachi YUU qui est un moulage en résine d’un ji-ari de qualité. C’est le meilleur rapport qualité/prix possible…
…mais ce n’est pas du bambou !
On peut les trouver sur Ebay, Amazon ou bien les commander directement sur le site :
https://shakuhachiyuu.com/

Thomas

Depuis septembre, plusieurs beau instruments ont été vendus avant même d’avoir été mis en ligne sur le site…
J’avais quand même envie de vous en présenter certains !

Ji-nashi 1.8 pour un joueur Myoan

Un client de l’année dernière est tombé en amour avec le style Myoan qu’il apprend grâce à un français installé à Kyoto enseignant le style Myoan à Kyoto et sur skype : Sébastien Shogetsu.
Je lui ai fait un excellent ji-nashi, très fin et polyvalent au jeu dans un bambou noir français dont j’ai laqué la racine qui n’était pas très belle lui donnant un style que l’on voit parfois sur certaines flutes anciennes.
J’aurai probablement l’honneur que ce shakuhachi soit présenté aux maitres du temple Myoan-ji prochainement !

ji-ari 1.8 en bambou français

Le dernier Ji-ari en 1.8 que j’ai fabriqué à partir des profils de perce du Tamai Chikusen que j’avais restauré.
Un très bon shakuhachi puissant, timbré et bien équilibré qui est aujourd’hui entre les mains d’un nouvel élève de Gunnar, membre de notre groupe Chikumeisha France.

Ji-ari 2.0 dans un bambou Madake ramené de Kyushu l’an dernier

Un beau shakuhachi à l’esthétique sobre et au son un peu sombre et mystérieux comme les anciennes flutes kinko que j’aime.
Fabriqué dans un des bambous offerts par la femme d’un monsieur décédé qui vivait à côté d’une des bambouseraies où je récoltais en 2019 et qui fabriquait en amateur des shakuhachi. (cf récit du voyage au japon)
J’ai proposé ce shakuhachi à Gunnar qui m’en avait demandé un en Do; j’attends ses retours…!

 

Le stage d’automne de Gunnar devait se tenir à Figeac (pour la deuxième fois) en Novembre.
Il est reporté pour les raisons que l’on connait et nous proposons donc une version ‘online’ en utilisant Zoom.

Le stage se tiendra les 13, 14 et 15 Novembre 2020
La journée du vendredi sera dédiée aux élèves débutants et j’animerai personnellement une classe en français basée sur le manuel débutant de Gunnar.
Vous aurez la possibilité de d’échanger avec moi pour toute questions relative au manuel, au jeu, à l’embouchure, aux doigtés, à la notation…
Et nous étudieront ensemble les pièces débutants du manuel.
En parallèle, Gunnar et Christophe donneront aussi des classes (en anglais) à un niveau ‘débutant avancé’.
Vous pouvez vous inscrire :
  • soit pour la journée débutant du vendredi 13 seulement – Prix 25€
  • soit pour l’ensemble du stage de trois jours (samedi et dimanche niveau intermédiaire et avancé; en anglais uniquement) – Prix 80 €
    Il est toujours intéressant d’assister en simple auditeur aux cours de niveaux plus avancé
Contactez moi pour toute question ou réservation.

Voici quelques nouvelles sur la manière dont je travaille depuis la reprise de septembre.

Ayant repris les travaux de notre future maison, je dispose de moins de temps à consacrer à mes instruments cette année.
Comme certains d’entre vous attendent impatiemment des flutes de ma fabrication, les derniers ji-nashi que j’ai fabriqué ont été réservés avant même que je ne les mette sur le site…
Je travaille aussi sur plusieurs ji-ari qui me demande beaucoup plus de temps et met la priorité sur ces instruments plutôt que sur les shakuhachi d’étude que l’on me demande beaucoup.
(j’ai d’ailleurs pris la décision d’arrêter la fabrication des modèles d’étude l’année prochaine).

J’ai donc décidé de proposer plus de shakuhachi restaurées afin de me consacrer à la fabrication avec plus de temps et plus d’exigences. J’essaye de sélectionner les flutes que je restaure afin d’avoir en stock des shakuhachi dans une gamme de prix variés.

Je vais bientôt pouvoir commencer à fabriquer des shakuhachi dans les bambous Madake récoltés l’année dernière au Japon…

Merci, encore et toujours, de suivre et soutenir mon travail.

Thomas

J’ai eu la chance récemment de faire l’acquisition d’un Shakuhachi d’un maitre fabricant de renom, Tamai Chikusen.

Ce fabricant dont je n’ai que peu d’informations sur la vie est très réputé; la plupart des plus grands fabricants actuels ce sont formés auprès de lui (Takeharu,Kinya Sogawa,Yamaguchi Shugetsu,Tom Deaver…)

Ce ji-ari 1.8 était tout de même bien éclaté sur toute la partie supérieure et présentait aussi des fentes sur la partie inférieure. C’est donc avec honneur et respect que j’ai pris mon temps pour réparer ce bel instrument avec des ligatures en finitions rotin filé. Je suis content de réussir à réparer même de telles fentes (environ 5mm de large) sans utiliser la moindre colle !

Ce très beau shakuhachi m’a donc remercié de sa belle voix puissante et timbré qui s’exprime à nouveau.
Je me garde cet instrument pour l’instant car il me permet de comparer avec mon travail actuel sur les ji-ari et me sert aussi d’étalon de référence.

J’ai découvert récemment ce concept japonais qui résonne bien avec ma philosophie de vie et mes choix.

Ikigai  –  生き甲斐
lit. « raison d’être »

Cette notion que l’on peut envisager comme une quête ou un chemin vise à trouver une place harmonieuse et pleine de sens dans ce monde.
Il s’agit d’associer les notions de Mission, Passion, Vocation et Profession afin de réunir enfin ces deux concept que notre société capitaliste oppose : la productivité et l’épanouissement personnel…

Voici un tableau qui représente visuellement le concept d’Ikigai

Il me semble important en cette période de « relance économique » après une saine parenthèse que nous questionnions chacun notre rapport au travail et notre manière personnelle d’incarner ce que nous voulons voir arriver pour le monde.

Souhaitons-nous sincèrement relancer la machine à détruire le vivant en nous et autour de nous ?

Lire la suite